LA PRISE DE PROBIOTIQUES PEUT-ELLE AUGMENTER LES PERFORMANCES PHYSIQUES ?
Un triathlon, un Iron Man, un Ultra Trail, sont des exercices de très haute intensité et sont un défi d’adaptations physiologiques.
Ces sportifs de l’extrême sont particulièrement sujets à la fatigue et aux lésions musculaires. Les lésions musculaires produites par l’exercice sont principalement liées au stress oxydant qui entraîne une baisse fonctionnelle musculaire.
Ces athlètes souffrent fréquemment de diarrhée, de nausées, de crampes abdominales et de ballonnements, plus particulièrement au cours d’un exercice prolongé et épuisant du principalement à un phénomène que l’on appelle l’ischémie / reperfusion. La santé gastro-intestinale joue donc un rôle crucial pour la régulation de l’adaptation à l’exercice. Le microbiote d’un athlète peut être modulé par le régime alimentaire, l’âge, les traitements médicaux, le mode de vie et l’exercice, permettant de maintenir une santé et des performances optimales.
Il a été démontré que les probiotiques, les prébiotiques, et les symbiotiques ont des activités d’optimisation de la santé. Par exemple l’immuno-régulation. Il a également été montré qu’une supplémentation en probiotiques a des effets bénéfiques sur la fréquence, la sévérité et la durée des infections respiratoires et des maladies gastro-intestinales. Plus particulièrement, il a été constaté que Lactobacillus plantarum PS 128 pouvaient améliorer l’inflammation et le stress oxydatif, avec une amélioration des performances physiques.
Comment cette souche de probiotiques affecte les performances et l’adaptation physiologique au cours de l’exercice à travers une modulation de microbes ?
Pour cette étude, les triathlètes ont été répartis en 2 groupes : un groupe supplémenté en L.plantarum 128 et un groupe placebo. Les 2 groupes ont continué leur entraînement régulier pendant 4 semaines. Les performances d’endurance, la composition corporelle, la biochimie, les cellules sanguines, le microbiote et les métabolites associés ont été étudiés plus en détail.
Les résultats ont montré que les athlètes prenant le PS 128 ont augmenté significativement leur endurance d’environ 130 % par rapport au groupe placebo. Cependant l’étude a montré qu’il n’y avait pas de différence significative dans la consommation maximale d’oxygène (VO₂max).
La souche probiotique a donc modulé le microbiote des athlètes et réduit sa diversité. Ces résultats suggèrent que cette souche pourrait aider à maintenir l’équilibre physiologique et la santé gastro-intestinale des athlètes au cours d’exercices d’endurance.
Des études complémentaires devront être réalisées pour d’une part confirmer ses résultats et d’autre part mettre en évidence et expliciter tous les mécanismes physiologiques et biochimiques mis en jeu.
Source : Huang W-C et al., Lactobacillus plantarum PS128 improves physiological adaptation and performance in thriathletes through microbiota modulation. Nutrients, 2020, 12, 2315