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Emmanuel Vanlauwe, Naturopathe à Beaune

6 Avenue du Bataillon de la Garde, 21200 Beaune, France
 
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Disponible aujourd'hui de 18h à 21h
 

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AVOIR UNE REACTION INFLAMMATOIRE JUSTE ET APPROPRIEE


L’inflammation est un processus biologique finement régulé dont le mécanisme fait intervenir le système immunitaire pour réparer ou lutter contre une attaque ou un phénomène, qui met en péril l’intégrité et le fonctionnement de l’organisme. C’est une réponse à une agression qui peut être physique, thermique, chimique ou microbienne. Cliniquement, elle est visible avec 5 signes cardinaux que sont la rougeur, la chaleur, la tuméfaction, la douleur, la perte fonctionnelle.

Cette inflammation peut être aiguë, chronique, élevé ou de bas grade et elle a un début et une fin.

Pour nous protéger du milieu hostile dans lequel nous vivons, et de la multitude de micro-organismes qui tentent de pénétrer dans notre organisme, nous disposons d’un système hypersophistiqué : le système immunitaire qui comporte 3 lignes de défense.

La première ligne de défense est représentée par nos barrières qui peuvent être chimiques comme la mélanine, le mucus, l’acidité gastrique, elles peuvent être physiques, comme la peau, les muqueuses. Cette première barrière est une protection passive.

L’immunité innée avec les cellules sentinelles que sont les macrophages composent notre 2e ligne de défense. C’est une immunité qui agit rapidement mais qui est non spécifique.

En 3e ligne de défense, on a l’immunité spécifique qui peut être soit de type cellulaire avec les lymphocytes, soit de type humorale avec les immunoglobulines. C’est une immunité à phénomène mémoire qui permettra de réagir plus vite la prochaine fois que l’on rencontrera le même agresseur. Cependant cette immunité spécifique met beaucoup plus de temps à se mettre en route.

Donc l’inflammation est un processus physiologique, extrêmement complexe et orchestré par notre système immunitaire qui permet de défendre notre intégrité territoriale, lorsqu’elle est agressée par des agents physiques, chimiques ou microbiologiques. Et « le champ de bataille », c’est l’inflammation.

Les signaux déclencheurs de la réponse inflammatoire peuvent être soient des stimuli microbiens que l’on appelle des PAMs, soit des facteurs de dommages cellulaires que l’on appelle les DAM’s.

L’activation des récepteurs déclenche d’importantes voies de signalisation intracellulaire dont celle des facteurs de transcription de NF kappa B, qui est un complexe de protéines qui agit comme facteur de transcription essentiel à la régulation de la réponse inflammatoire. On le trouve dans tous les types cellulaires. Cette transduction du signal inflammatoire qui est la conversion du message extracellulaire à l’intérieur de la cellule, va donner une activation spécifique et des modifications spécifiques de la cellule. Cette transduction est possible par les kinases qui sont des agents de communication intercellulaire. Elle permet de traduire l’information venant de l’extérieur pour donner une réponse cellulaire appropriée.

Pendant longtemps, on a cru que la résolution de l’inflammation était un phénomène passif. C’est-à-dire qu’une fois que tous ces processus avaient eu lieu, que l’on avait éliminé l’ennemi, tout rentrait dans l’ordre. Ces 20 dernières années, le professeur SERRHAN a réalisé de multiples travaux qui ont mis l’accent sur ces nouveaux médiateurs de résolution de l’inflammation. Il a montré dans les années 2000, qu’en fait, le processus de résolution de l’inflammation était un mécanisme que l’on appelle catabase. C’est cette résolution de l’inflammation qui permet le retour à l’homéostasie. Il a également montré que ce processus actif de résolution de l’inflammation était sous la dépendance de médiateurs lipidiques dérivés des acides gras polyinsaturés : les SPMs  (Specialize Pro-resolvine Mediators). Ces SPMs ne freinent pas l’inflammation mais ils stimulent la résolution. Ce ne sont pas des anti-inflammatoires, ce sont des molécules qui favorisent la résolution, la fin de l’inflammation, le retour à l’homéostasie et à la fonctionnalité du tissu. Ils réduisent également la douleur.

L’inflammation est déclenchée rapidement dans les secondes suivant une agression. Il y a une production de différents messagers de l’inflammation, dont les médiateurs lipidiques, les eicosanoïdes : prostaglandines de la série 2, prostacyclines de la série 2, et les leucotriènes de la série 4. Près du site de l’agression, on observe une vasodilatation et une augmentation de la perméabilité vasculaire, un recrutement et la diapédèse des neutrophiles, et une activation des mécanismes de défense. Il y a une conversion de classe des médiateurs lipidiques, ces médiateurs deviennent des SPMs : lipoxines, résolvines, protectines, marésines. Il va y avoir également un recrutement de monocytes non phlogistiques et de macrophages de résolution M2, ainsi qu’une séquestration des cytokines pro inflammatoires, une élimination des neutrophiles des surfaces épithéliales, une phagocytose des neutrophiles apoptotiques appelé éfferocytose. Ce qui aura pour effet d’éliminer les envahisseurs microbiens et les débris inflammatoires.

De nos jours, les maladies neurodégénératives, les maladies cardio-vasculaires, les maladies pulmonaires, les maladies ostéoarticulaires, les maladies inflammatoires cutanées, les maladies auto-immunes, les cancers, le diabète et la dépression sont autant de pathologies inflammatoires chroniques qui touchent de plus en plus la population occidentale. Et c’est l’intensité de la réaction inflammatoire qui conditionne l’étendue et l’importance des lésions tissulaires et donc la gravité de la maladie.

En effet notre mode de vie occidentale avec la « malbouffe », le stress, les additifs, les médicaments entraînent une perte d’intégrité, une dysbiose au niveau du microbiote, une perte d’intégrité de la barrière intestinale qui à terme favorise une hyper perméabilité intestinale et donc une entrée plus importante d’antigènes et de xénobiotiques, mais provoque également un défaut d’absorption de nutriments et de micros nutriments.

Hippocrate disait : « toutes les maladies commencent dans l’intestin ».

De nombreux facteurs peuvent altérer le fonctionnement de la barrière intestinale et de la muqueuse. Les plus classiques : « la malbouffe » et surtout la mauvaise mastication. En effet aujourd’hui, peu de gens mastiquent, peu de gens prennent le temps de manger, peu de gens prennent le temps de se poser. De plus en plus de personnes mangent sur le pouce, dans leur voiture. Ils mangent des aliments quasiment prémâchés, ce qui constitue la première cause de destruction ou de mauvaise qualité de la barrière intestinale. Bien évidemment, il y a également le côté qualitatif de l’alimentation, avec une nutrition trop calorique, trop raffiné, trop riche en viande, en sucres, en graisses, en acides gras saturés et bien trop souvent, pauvres en fibres et en glucides complexes.

De plus, le fait de manger stressé va faire que la production de bile va être insuffisante pour une digestion optimale des graisses. Les traitements antibiotiques jouent un rôle important dans le déséquilibre de la flore intestinale et favorisent la dysbiose. Attention ce n’est pas seulement les antibiotiques que le patient prend mais également les antibiotiques que les animaux ont eu dans leur vie avant d’être consommé.

Les traitements anti-inflammatoires participent à la rupture de la barrière en diminuant le mucus intestinal. Les traitements anti acide bloquent l’acidité gastrique ce qui favorise une mauvaise absorption des protéines et des carences en micro nutriments comme le fer, le magnésium, le calcium, la vitamine B12 et le zinc qui joue un rôle important sur les jonctions serrées.

Sans oublier toutes ces substances que l’on retrouve dans l’alimentation comme les pesticides et les conservateurs qui sont pourvoyeurs de dysbiose.

Donc pour optimiser notre réponse inflammatoire, il faut optimiser notre mode d’alimentation avec la consommation d’aliments riches en probiotiques, et en micro nutriments comme l’huile d’olive, de colza, de poissons gras, de fruits, de légumes. Retrouver un équilibre entre les acides gras polyinsaturés : oméga 6 / oméga 3. Diminuer la consommation des acides gras trans et d’huile de palme. Consommer des aliments à index glycémique bas avec une densité nutritionnelle élevée et une faible densité calorique. Avoir une alimentation riche en antioxydants et en modulateurs de kinases, en consommant du houblon, du thé vert, du curcuma, du gingembre, de la quercétine.

 Il faut aussi avoir une activité physique régulière adaptée et ludique, avoir une bonne qualité de sommeil et savoir gérer son stress.

Il faut optimiser son microbiote et sa barrière intestinale avec de la L-Glutamine, des pré et des probiotiques. Au besoin, il faut rééquilibrer le microbiote, optimiser les étapes de la digestion et corriger l’environnement nutritionnel inadapté. Il ne faut pas négliger d’optimiser la qualité du mucus. Dans un premier temps il faut supplémenter avec les micros nutriments nécessaires : le zinc, la vitamine D, la thréonine, la vitamine A, le magnésium, la vitamine B9 etc.

Il faut optimiser la  régulation de l’inflammation en optimisant le rapport oméga 6/oméga 3 et le rapport EPA/AA. Il faut donner des modulateurs des kinases comme le curcuma, la quercétine, la Boswellia.

Enfin, il faut optimiser l’environnement micro nutritionnel et notamment ceux intervenant sur la gestion des radicaux libres : le zinc, le cuivre, le sélénium, les caroténoïdes, les polyphénols, la vitamine A, la vitamine E et la vitamine C. Il faut intervenir sur la qualité de la réponse immunitaire en supplémentant en vitamine B 9, en vitamine B12, en vitamine D, en zinc, en magnésium et en acides aminés.

 

Pour conclure, pour la prise en charge de l’inflammation, il est important d’optimiser la lutte contre le stress oxydant, d’optimiser la résolution de la réparation optimale des tissus, de complémenter avec des nutriments pour la reconstruction, d’apporter des nutriments indispensables un bon fonctionnement immunitaire et des barrières, d’optimiser l’équilibre en acides gras AA/EPA, d’optimiser la modulation de l’information, et de prendre en charge les facteurs déclencheurs ou d’entretiens et surtout de travailler sur les barrières. La prise en charge de ‘inflammation doit donc être globale et le (la) professionnel(le) de santé ne doit surtout pas négliger un seul élément.


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